Composée durant les années d’études viennoises, les Trois Aspects (1981/82) explorent les possibilités sonores et expressives d’un quintette de cuivres, en trois mouvements distincts, répartis sur environ dix minutes.

Le premier mouvement, Introduction, s’ouvre sur un passage maestoso, suivi d’un épisode lyrique porté par une cantilène au cor. Cette atmosphère méditative prépare la deuxième section, une Fugue, dans laquelle les instruments dialoguent de manière contrapuntique. Ce choix — plutôt rare dans la musique contemporaine — renvoie consciemment à une tradition baroque revisitée. Le contrepoint y est renouvelé grâce à un thème aux métriques changeantes, une technique caractéristique que l’on retrouve fréquemment dans le langage musical de Martin Lichtfuss.

La troisième partie, Allegro capriccioso, tranche par son esprit burlesque et fantasque. Conçue comme une scène ludique, elle prend en compte la disposition scénique des musiciens. Les motifs s’échangent comme des balles, notamment entre les deux trompettistes qui rivalisent d’adresse et d’inventivité. Ce jeu de « jonglage sonore » mène, après une brève suspension, à une conclusion vive et tourbillonnante.

Trois Aspects se présente ainsi comme une œuvre vivante, teintée d’humour et d’élégance, écrite dans un ton quasi conversationnel, et visant à divertir autant qu’à surprendre.